Le mij est installé dans un prestigieux hôtel particulier, l'Hôtel de Mora, en plein coeur de la ville historique de Moulins, préfecture de l'Allier, en région Auvergne. Cette affectation n'est pas sans lien avec l'histoire de ce bâtiment puisque les imprimeries Desrosiers, dont la célébrité a même dépassé les frontières de l'Hexagone, y ont déployé leur savoir faire de 1836 à 1858, en éditant des ouvrages régionaux somptueusement illustrés.
Achevé dans les années 1750 pour la famille des Cadier de Veauce, l'Hôtel de Mora présente de nombreuses références à l'Antiquité. Contrairement à ce que véhicule la tradition locale, Joseph Evezard, né à Moulins en 1711, n'en serait pas l'architecte.
Durant la Révolution, André Cadier de Veauce, propriétaire de l'Hôtel, fut incarcéré dans les geôles de la Mal coiffée où il décède en 1794. Sa famille conserve l'Hôtel jusqu'en 1866, date de sa vente à un marquis espagnol en exil : Pascal Moreno de Mora.
Entre les années 1836 et 1858 l'imprimerie Desrosiers, reconnue à l'échelle nationale pour ses éditions d'ouvrages régionaux somptueusement illustrés, investit le bâtiment.
Dès l'acquisition conclue, le marquis Moreno de Mora fait réaliser des travaux d'aménagement et d'embellissement dont nous ignorons malheureusement la nature exacte, ainsi que les noms des architectes et artisans mandatés. Mais certains éléments architecturaux et l'emploi de matériaux distincts les révèlent par endroits. C'est le cas notamment de l'aile néo-gothique, reliant la tour du 15e au corps principal de l'Hôtel, achevée en 1858.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le site est réquisitionné par l'armée allemande pour héberger la kommandantur.
En 1948, le Conseil général devient propriétaire de l'Hôtel de Mora qui accueille les services de la DDAS (Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales) jusqu'en 1991.
En octobre 2005, après plusieurs années d'importants travaux de restauration, le Conseil général ouvre au public ce lieu dédié à la conservation et à la valorisation de l'illustration jeunesse. Ce site remarquable renoue ainsi avec une partie de son histoire, celle de l'imprimerie Desrosiers.