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Collections

Une liste de près de 180 objets figure dans le document établi par les exécuteurs testamentaires. Mais en réalité, les objets légués sont beaucoup plus nombreux et dépassent 1500 items. Ce sont des meubles, des pièces décoratives comme des tapisseries, des oeuvres d'arts (tableaux, sculptures, dessins...) mais aussi des collections d'archéologie, de minéralogie, de numismatique... voire des collections extra-européennes.

L'ensemble est représentatif du goût d'une certaine bourgeoisie pour un savoir teinté d'universalisme, une résurgence des cabinets de curiosité du 17e siècle, un intérêt culturel sans limites...

Légués sans archives - ni factures, ni livres de comptes - il est une gageure aujourd'hui de déterminer avec précision l'origine des 1500 éléments de cet ensemble : recueillis au gré d'héritages pour quelques-uns, acquis auprès de marchands pour d'autres ou encore échangés avec d'autres collectionneurs comme cela se pratiquait couramment pour les découvertes archéologiques.

Meubles meublants et mobilier de collection

Trois grandes catégories peuvent être distinguées. Tout d'abord, une cinquantaine de meubles portant la marque des styles savants qui se sont succédés avec bonheur aux 17e et 18e siècles et lors de la période Empire forme un premier ensemble.

Il y a, par ailleurs, des meubles fabriqués à la fin du 19e siècle, dits « de style », Renaissance, Henri II, Louis XV et Louis XVI. Le mobilier de style Henri II est caractéristique du goût éclectique de cette période et s'inspire de l'ameublement des châteaux de la seconde moitié du 19e siècle. Ces meubles mettant en oeuvre des bois massifs pouvaient en outre utiliser des panneaux de bois anciens. Le nom du menuisier Francis Blondeau peut être évoqué. Né en 1847, il était installé près de la cathédrale. Il a laissé le souvenir d'un « ouvrier d'art continuant les traditions des anciens maîtres menuisiers moulinois des 17e et 18e siècles » et « son goût était en partie guidé par la lecture assidue des oeuvres de Viollet-le-Duc pour le mobilier ancien ».

La dernière catégorie est formée par le mobilier usuel de la fin du 19e siècle qui peut être qualifié de « moderne ». Ces meubles se retrouvent facilement dans les catalogues de vente de l'époque.

L'ensemble des meubles présentés a nécessité des restaurations spécifiques : renforcement structurel, reprise des placages et des marqueteries, nettoyage des bronzes et des marbres par exemple. Les sièges ont fait l'objet d'une attention particulière et d'une réflexion conduite au cas par cas.

Les « Beaux-Arts »

Les peintures, sculptures, dessins, pastels ne forment pas un ensemble très important. Ils correspondent également à des époques et des écoles très diverses : école italienne du 17e siècle, médaillons sur ivoire du 18e siècle, peintures et sculptures contemporaines...

Objets de vitrine et mille autres curieux bibelots

Le détail de la disposition des objets de la collection à l'intérieur de la maison est connu par l'inventaire après décès qui mentionne en 1905, salle après salle, couloir après couloir, les meubles, les tableaux et les bibelots. De rares documents iconographiques complètent cette connaissance.

Assemblée de façon hétéroclite, mise en scène avec un goût manifeste pour l'accumulation et l'ostentation, la collection est en relation organique avec les décors intérieurs de la maison.

Si la plupart des objets sont mis en situation, quelques dispositifs spécifiques de présentation ont toutefois été conçus pour recevoir des sections particulières, collections dans la collection, tout spécialement au deuxième étage de l'édifice où se situe « le musée » : « Dans un cabinet en haut de la tour : un meuble vitré à deux corps renfermant une collection de minéraux, de silex, divers objets gallo-romains et préhistoriques, et une collection d'oiseaux naturalisés. Dans le musée [...] des vitrines fixées au mur [...], une vitrine marqueterie Louis XVI contenant divers objets notamment des miniatures et des montres [...], trois grandes tables sur lesquelles sont trois grandes vitrines contenant une série d'objets de serrurerie artistique [...], un meuble acajou à vitrine contenant divers objets, notamment des éventails et une cafetière Empire. »

Suprêmes visions d'orient

Le caractère d'universalisme que Louis Mantin a souhaité donner à sa collection trouve sa pleine expression dans la présence de précieux objets, meubles, tissus, rares et insolites, aux provenances lointaines, extra européennes. Bien que peu nombreux, ils signent cependant un intérêt certain pour les cultures exotiques.