Le lieu
Le parcours permanent du musée permet de découvrir des collections variées :
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égyptologie
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archéologie régionale
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sculpture médiévale bourbonnaise du Moyen Âge et de la Renaissance
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peinture, sculpture et arts décoratifs (principalement d'Allemagne et des Pays-Bas) des 15e et 16e siècles
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faïence et coutellerie moulinoises du 18e siècle
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peintures et sculptures du 19e siècle.
Le musée organise des expositions temporaires pour lesquelles des prêts prestigieux sont accordés : musée du Louvre, musée d'Orsay, Petit Palais-musée des beaux-arts de la Ville de Paris, Musée de Cluny-musée national du Moyen Âge, le MUCEM, le musée des beaux arts de Lyon, Dijon, La Rochelle, Montpellier...
L'histoire
Un site prestigieux
Le musée occupe un pavillon Renaissance construit entre 1498 et 1503, appartenant au Château des ducs de Bourbon. L'édifice est le premier exemple d’architecture de la Renaissance italienne en France.
Le pavillon est classé au titre des Monuments historiques.
Un musée municipal...
En mai 1842, la ville de Moulins créé un musée. Quelques toiles lui appartenant au moment de la Révolution française ainsi que des dons et des achats forment l'embryon d’une collection. Peu à peu, le musée se déploie dans toutes les salles de l'hôtel de ville. Les collections sont essentiellement composées de peintures et de médailles.
En 1878, un incendie détruit plusieurs tableaux dont des dépôts de l'État. Le ministère demande à la ville de trouver un lieu plus adéquat pour exposer sa collection avant d'envoyer de nouvelles œuvres à Moulins.
... et un musée départemental
Fondée en 1845, la Société d'émulation du Bourbonnais se donne pour mission « de s'occuper activement de former une collection d'objets d'art [en donnant] avant tout la préférence à ceux qui auraient été découverts dans le département de l'Allier ». Cette collection débute effectivement en 1851, à l'occasion de fouilles archéologiques sur la commune voisine d'Yzeure.
Devant l'importance des collections acquises, la Société sollicite l'aide des pouvoirs publics. En 1861, le Département dégage les fonds nécessaires à la création d'un musée départemental à la condition que la Société y mette en dépôt l'ensemble de ses collections. Un second musée est donc inauguré à Moulins le 15 août 1863 dans les combles du Palais de Justice. Il est géré par des membres de l’association.
Le testament décisif de Louis Mantin
L'idée de regrouper les deux collections était envisagé dès les années 1860 mais aucun projet n'avait pu aboutir. Le musée Anne-de-Beaujeu dans sa configuration actuelle doit beaucoup à Louis Mantin. Ses grands-parents avaient fait construire leur demeure sur une partie des ruines du château. Cet ancien sous-préfet fait construire sa spectaculaire villa en 1896. Louis Mantin est investi dans la vie culturelle locale et occupe le poste de vice-président de la Société d'émulation du Bourbonnais de 1902 à 1904.
Lui-même collectionneur et amateur d'art, la création de ce musée lui tient particulièrement à cœur. Il rédige un testament qui scelle définitivement l'avenir du musée : il lègue sa demeure, ses collections et une partie de sa fortune aux pouvoirs publics pour la création d'un musée rassemblant les deux collections. C'est grâce à ce coup de pouce que le musée Anne-de-Beaujeu ouvre ses portes le 5 juin 1910, cinq ans après la mort de Louis Mantin.
Les collections
Le musée conserve dans ses réserves bien des collections (histoire naturelle, art décoratif, beaux-arts, numismatique...) qui sont présentées lors d'expositions temporaires et permettent à des chercheurs de mener à bien leurs études.
Les collections du musée regroupent 20 000 objets et œuvres d'art. Cette collection a été patiemment constituée grâce à des dons, des legs, des achats mais aussi des dépôts d'autres musées (comme le musée du Louvre ou le musée d'Orsay).
Le parcours de visite s'articule autour des thématiques suivantes :
- L'archéologie classique
Longtemps conservées en réserve, les collections égyptiennes du musée Anne-de-Beaujeu ont fait l'objet d'une importante campagne de restauration au Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) afin de pouvoir être présentées au public dans une salle spécialement conçue pour elles.
Ces collections sont composées de momies, cercueils, cartonnages, amulettes, oushebtis et céramiques. Provenant de collections privées, elles ont été acquises par achats ou dons au 19e siècle et au début du 20e siècle.
Cet espace présente également des céramiques gréco-romaines issues de la Collection Campana. Giampietro Campana (Rome, 1818 – id., 1880) est un aristocrate italien connu pour avoir réuni une formidable collection d'objets d'art de toutes époques mais principalement de la période antique. Elle fut vendue et dispersée dans différents pays d'Europe. La partie la plus importante de cette collection fut achetée par la France en 1861 sur l'intervention personnelle de l'empereur Napoléon III et partagée entre le musée du Louvre et de nombreux musées de province. Le musée de Moulins bénéficia de deux envois, en 1863 et en 1875.
- L'archéologie régionale
Le fonds archéologique représente plus de 60 % des collections. Il est essentiellement issu de découvertes régionales du 19e siècle. Constituée d'objets datant du Paléolithique à l'époque gallo-romaine, la collection comporte des pièces remarquables de l'Allier.
Le musée conserve la deuxième collection au monde par le nombre de pièces après le musée d'Archéologie nationale à Saint-Germain-en-Laye.
- Les ducs de Bourbon
Une maquette traduisant la grandeur du château tel qu'il était vers 1500, de nouvelles acquisitions, des vestiges décoratifs de plusieurs hauts-lieux comme les châteaux de Moulins et de Bourbon-l'Archambault ainsi que de la prieurale de Souvigny, permettent une première découverte de la formidable ascension de la famille de Bourbon.
- La sculpture bourbonnaise
À la fin du 15e siècle et au début du 16e siècle, les ducs de Bourbon, notamment Pierre de Bourbon et Anne de France, ont été de grands mécènes. Les grands chantiers qu'ils entreprirent sur l'ensemble de leur territoire attirèrent architectes, peintres, sculpteurs, vitraillistes. Un espace est consacré à cet art de la cour bourbonnaise.
- Peintures germaniques et flamandes des 15e et 16e siècles
Le musée possède une rare collection de peintures germaniques et flamandes (panneaux de retables, portraits), des sculptures ainsi que des pièces originales.
- Les arts décoratifs à Moulins au 18e siècle
Moulins fut un centre faïencier de premier ordre au 18e siècle. Les pièces exposées présentent les différents styles qui jalonnèrent cette production : décors populaires inspirés de la faïence de Nevers, style rocaille, chinoiseries.
La coutellerie ne relevait pas à Moulins d'une industrie utilitaire mais d'un artisanat de luxe. Au 18e siècle, Moulins comptait une cinquantaine de couteliers soumis aux règles des orfèvres. Ces couteaux précieux, en or, nacre et argent, sont présentés dans des étuis en galuchat ou en bois marqueté.
- Le Salon de peinture
Parmi la riche collection d'art de la seconde moitié du 19e siècle du musée, de grands noms se distinguent : Gérôme, Laurens, Meissonier, Cabanel, Rochegrosse... Acquises par le musée à une époque où l'art académique était décrié, les œuvres exposées permettent d'explorer tout un chapitre de l'histoire de l'art en abordant différents genres : la peinture d'histoire, le portrait, le paysage...
La présentation très denserappelle celle des « salons », ces grandes expositions parisiennes qui dévoilaient au public la production artistique contemporaine.